jeudi 23 février 2012




FORMATION « 3 C »
Codes – Conduite - Culture

Favoriser la mobilité professionnelle via le préapprentissage du code de la route et l’initiation aux TIC


Un parcours personnalisé de 280 heures : Formations aux NTIC, TRE et Permis de conduire

- L’entraînement en vue du passage de l’Epreuve Technique Générale du code de la route (140 heures)

- Préparation à l’examen pratique du permis de conduire (70 heures)

- L’acquisition d’une autonomie personnelle dans l’utilisation des Techniques de Recherche d’Emploi et la familiarisation à l’outil informatique et l’appropriation des savoirs faire techniques (70 heures)

Publics ciblés : 
Toute personne issue des quartiers prioritaires de l’agglomération bordelaise, dont le projet professionnel est conditionné par l’obtention du Permis B.

Pré-requis : 
- Etre âgé de 18 ans et justifier de la Journée d’Appel de Préparation à la Défense, volontaire, motivé et disponible pour s’inscrire dans un parcours de formation et d’insertion professionnelle,
- Etre en capacité de contribuer financièrement à hauteur de 400 euros
 
Prochaines sessions :
Dates à confirmer
Avril 2012, Octobre 2012

Nombre de places par sessions :
10 personnes

Prescripteurs :
Missions Locales, ALE, AGI, MDSI/CCAS, PLIE…

Résultats attendus :
80% de réussite à l’examen du permis de conduire
Autonomie dans ses démarches de recherche d’emploi via l’utilisation des NTIC : 100%


FORMATION « 3 C »
La Presse en parle...

http://www.sudouest.fr/2012/02/20/l-insertion-par-le-permis-ca-marche-638440-2971.php

 
SUD OUEST                                                                       Lundi 20 février 2012 à 06h00
Par Dominique Andrieux

L'insertion par le permis ça marche !

Quatre mois de suivi pour obtenir le permis de conduire et monter un projet professionnel, la méthode de l'AIM ouvre des horizons à des publics en difficulté.



 Pôle emploi, Mission locale, les personnels des services en lien avec l'emploi vous le diront, «l'insertion professionnelle des personnes en difficulté est freinée par leur manque de mobilité ». «Au point que ça devient un critère discriminant », ajoute Rachid Belaïd. Ce gérant de l'AIM (1) résume la situation : « les gens vous objectent il faut de l'argent pour passer le permis mais comme je n'ai pas de travail… ».
Cette association intermédiation, située à Lormont (1), a imaginé une action expérimentale baptisée Codes. com pour répondre à cette problématique. Elle consiste sur une période de quatre mois à préparer à l'examen du code de la route et après l'obtention de celui-ci mener de front la formation à la conduite et la concrétisation d'un projet professionnel ou de formation intégrant l'apprentissage des bases des nouvelles technologies. Expérimenté au cours de ces deux dernières années auprès d'un public résidant dans des quartiers prioritaires en grande majorité de la rive droite, ce dispositif donne le bilan suivant. « Provisoire vu que les personnes ayant échoué sont en attente d'une nouvelle convocation », glisse M. Belaïd.
 
Le projet de travail les stimule « Il ne faut pas lâcher l'affaire », est convaincu le Lormontais Jérôme. Un message pouvant s'adresser à Hajira, une Cenonnaise ayant éprouvé le besoin de « prendre un peu de recul » après un troisième échec. « Le code s'est super bien passé, on s'est entraidé, ça stimule », insiste cette jeune femme, agent de service dans une maison de retraite. « J'ai en tête un projet de soins à la personne à domicile », révèle-t-elle.
Annabelle caresse la même ambition, à la nuance près qu'elle veut créer son cabinet. Pour l'heure, elle se dit « soulagée ». « J'avais échoué au passage du permis, ça m'a coûté 1 200 euros, raconte-t-elle. Ici, ce qui est très précieux, c'est que l'on n'est pas livré à nous-mêmes, le suivi individualisé permet d'intégrer ce que l'on a travaillé la veille ». Annabelle a décroché ce qu'elle voulait : « Sans mon permis, je perdais mon emploi vu que je n'aurais pas pu demander indéfiniment à des collègues de me transporter à Bacalan pour être au travail à 5 heures du matin ».
Le permis de conduire ravit également son ami Alexandre. « Code au deuxième coup, conduite au premier » ! Bingo avec à la sortie quatre mois d'intérim en tant que chauffeur livreur : « J'ai refusé leur proposition de CDI parce que les conditions ne me convenaient pas ». Le parcours de ce jeune homme est assez exemplaire des objectifs atteints par Codes. com.
Aziza Rouafi a en charge toute la partie accompagnement des projets professionnels ou de formation. « Le suivi de la personne est à la base de toute cette action, qui au fil du temps passé ensemble débouche sur une dynamique de groupe, positive », explique-t-elle. Parallèlement à l'apprentissage des bases des nouvelles technologies, la formatrice évoque les règles du monde du travail, telles la ponctualité, la présentation, l'acceptation de la hiérarchie.
Il poursuit : « Les résultats sont spectaculaires pour le code de la route, les 14 personnes de 2010 l'ont toutes obtenues et l'année suivante elles sont 28 sur 33, soit un taux de réussite de 85 % et 25 % pour l'obtention du permis de conduire ». Sur le plan de l'insertion professionnelle, ce n'est pas mal non plus avec 70 % de résultats.

« Jamais rien réussi » Rencontre avec des personnes détentrices du précieux sésame ou en voie de le devenir. « J'ai obtenu le code en un mois et la conduite au premier coup », raconte Faysal, 19 ans, de Villenave-d'Ornon. « Je n'avais jamais rien réussi de ma vie, je me disais que je ne l'aurai pas et maintenant je sens que je peux faire comme les autres ».
Le jeune homme explique que cette réussite a provoqué « de la fierté chez mes parents. Mon père m'a acheté une voiture ! ». Et Faysal a pu vérifier que la barrière de l'emploi s'est très vite levée en accédant à un travail de manutention, en intérim, à 26 kilomètres de son domicile. Il s'applique désormais à mettre en place un projet de formation, « vraisemblablement d'électricien ».
 
Six heures par jour De quoi rendre envieux Jérôme, un Lormontais de 33 ans. Il avait eu le code il y a quelques années, Codes. com lui a permis de l'obtenir « au premier coup ». Il espère bien valider sa troisième tentative pour la conduite. « Il y a le coup de la déception, le temps de faire le deuil mais dans les deux ou trois jours je ramène le dossier », raconte-t-il. « L'examen du permis de conduire est aujourd'hui à un niveau très élevé, il n'y a aucun cadeau », tempère Patrick Allari, le formateur.
Il expose sa méthode : « Trois heures de travail le matin autant l'après-midi. J'ai remis d'actualité le papier et le crayon, les feutres couleurs pour faire travailler le programme du code en thèmes, par difficulté croissante ». « Au début, c'est difficile de tout mémoriser du fait que l'on n'a pas l'habitude d'être concentré autant de temps », confient unanimement les adeptes de Codes. com.

(1) Association d'insertion par la médiation, 21, rue Pierre-de-Ronsard, 33 310 Lormont. Tél. 05 56 31 12 95.
Bordeaux rive droite · emploi · Lormont